Dimanche
passé je suis allé à la foire d’État du Texas. C’est un gros événement avec des
centaines d’exposants : des jeux, des expériences culinaires du style
« manger un pogo d’un pied » et toutes sortes d’items culturels américains
fascinants, comme Big Tex.
Big Tex |
Mon diner a
été du poulet frit dans une gaufre en forme de cornet avec de la sauce épaisse
style PFK, du chocolat et du sirop d’érable (tout était à l’intérieur du
cornet).
Donc de
10h00 le matin à 3h00 l’après-midi, j’étais là-bas dans un kiosque gratuit qui
avait pour but d’attirer des gens pour leur parler de l’évangile. Règle
générale, les individus qui veulent parler de la bonne nouvelle de Jésus-Christ
dans de tels événements sont assez inexistants, donc l’appât utilisé pour
dialoguer était une question un peu cheap : « vendriez-vous votre œil droit pour un
million de dollars? », et là à partir de la réponse de la personne,
qui est souvent une variation de « non »,
on fait le lien avec la citation de Jésus « que servira-t-il à un homme de gagner le
monde entier, s'il perd son âme? » et
ensuite l’évangile, toujours en s’adaptant avec fluidité aux réponses des gens.
C’est, au fond, une entrée en
matière pour dialoguer avec les gens sur le genre de questions que le quotidien
se fait un devoir de nous faire oublier.
Toute
l’après-midi à la foire d’État était un gros paradoxe pour moi :
·
J’avais pour rôle de « vendre l’évangile
sur un bâton », un peu comme un forain qui essaie de te faire jouer à tout
prix à son jeu. Donc j’interpellais les passants, les invitant à venir faire
notre test d’œil.
·
Les kiosques voisins vendaient des
bébelles : une démonstration culinaire à gauche et un kiosque de DirectTV
(un forfait de sports) à ma droite.
·
La plupart des gens passaient outre.
Si
l’évangile était une bébelle, ce serait tout à faire normal. Mais, la situation
était paradoxale puisque l’évangile n’est pas une bébelle. Je vais même
affirmer que le message de la Bible avec la crucifixion du Christ comme centre
est le point d’appui sur lequel l’histoire du monde tourne.
Plusieurs
choses peuvent être dites sur cette journée. Plusieurs personnes pourraient
critiquer les chrétiens et dire qu’ils s’acharnent à faire de la publicité pour
leur même vieux message. Peut-être. Néanmoins, les gens avec qui j’ai pu
interagir sont tous repartis contents d’avoir pu dialoguer sur des questions
autres que le contenu du prochain repas, et j’ai été content de leur pointer
Christ.
À y
réfléchir, le paradoxe d’avoir à présenter Christ parmi un paquet de bébelles à
des gens qui s’en fichent à prime abord était pour moi une image du Christ
lui-même.
Le point
crucial du christianisme c’est que Dieu lui-même s’est fait humain pour venir
être la solution par laquelle ce monde brisé peut être réconcilié au Père. Dans
Philippiens ch. 2, Paul cite un genre de poème pour encourager les chrétiens de
la ville de Philippes à être uni en prenant l’exemple sur l’humilité du Christ.
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ,
lequel, existant en forme de Dieu, n'a
point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu,
mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de
serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple
homme,
il s'est humilié lui-même, se rendant
obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.
C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a
donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
afin qu'au nom de Jésus tout genou
fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur,
à la gloire de Dieu le Père.
Le
Christianisme, avant d’être une doctrine avec ses règles et ses croyances,
c’est avant tout un événement historique. L’événement c’est que Dieu le Fils
qui était avec le Père n’a pas regardé son égalité avec Dieu le Père comme
quelque chose qu’il devait conserver à tout prix (« comme une proie à
arracher »), mais il a considéré le sort tragique de l’humanité comme une
raison suffisante de se vider de sa gloire : lui-même Dieu, il s’est
incarné en homme. Le Dieu-Homme, c’est quelque chose! L’événement historique,
c’est qu’il a vécu sa vie en prêchant le royaume de Dieu et la réconciliation,
mais il a été rejeté par les siens et la finalité fut la mort à la croix. Le
pivot du christianisme, c’est la résurrection. Oui le monde est pourri, mais la
lumière de Dieu perce le voile de la noirceur. La résurrection du Christ c’est
les prémices d’un monde meilleur à venir, car Christ a vaincu la mort.
Donc ouais. L’expérience
de « vendre l’évangile sur un bâton » laisse un peu perplexe. Parce
que moi je sais que je présente un message fantastique, néanmoins la grande
majorité s’en fout. Voici le paradoxe en 1 million fois plus grand: Dieu
le Fils a daigné quitté le ciel pour accorder une grâce aux Humains qui ne leur
était pas le moindrement due. Voici, il a été rejeté et même crucifié par les
siens. Néanmoins la seule motivation derrière sa venue était la réconciliation
de l’humanité avec le Père.
Ainsi, les
chrétiens adorent un Seigneur (un terme politique attribué à l’empereur romain)
crucifié. Quelqu’un a déjà entendu parlé d’un empereur crucifié? C’est une
pensée extraordinaire de savoir que Christ a daigné s’abaisser pour que nous
puissions être élevé. « ... la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s'est fait pauvre
alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis
(2 Co 8:9) ».
À lui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!
Quelques nouvelles et requêtes
de prière
·
Ma session est encore vraiment intense pour une
dizaine de jours, après quoi les choses se calmeront.
·
Mon église organise un gros événement samedi
prochain pour rejoindre le quartier, auquel je prendrai part (je distribuerai
des fruits je crois).
·
Je serai au Québec du 16 décembre au 4 janvier.
·
Vous pouvez prier pour (1) l’énergie, la
discipline et la concentration, (2) mes implications avec City Church
International et (3) l’après séminaire.
Merci encore pour votre support,
vos prières et vos encouragements! Je me compte choyé parmi les séminaristes
d’être autant supporté.
Marc-André Caron