dimanche 27 mars 2016

Pâques et le journalisme à sensation - L'Actualité et son 'article' mythiste

C’est le dimanche de Pâques. Le tombeau est vide. Ça veut dire que c’est le temps idéal pour faire du journalisme à sensation.
Cette semaine Maclean’s a publié un article mythiste (théorie selon laquelle Jésus n’a pas de caractère historique et ne serait qu'un mythe) en s’étayant des arguments de Richard Carrier. D’entrée de jeu, la thèse mythiste n’a aucune crédibilité dans les milieux universitaires. C’est un peu comme les théories négationnistes qui renient le génocide mis en œuvre contre les Juifs durant la 2eme GM. Ce n’est une question d’être confessionnel ou séculier; c’est une question de méthode historique. 
Déjà que l’article de Maclean’s donnait une couverture favorable à la thèse mythiste, l’Actualité s’est surpassée en republiant une version condensée qui (1) comporte de nombreuses erreurs de logique,  (2) démontre que l’auteur ne maîtrise aucunement la méthode historique, et (3) qu'il n'a aucune notion relative aux sources premières et secondaires derrière les discussions concernant ‘le Jésus historique.’ 
Ce que je vous propose sur ce blog, c’est de commenter le texte publié par l’Actualité afin de souligner ses erreurs les plus flagrantes, et de démontrer qu le mythisme doit être abandonnée. De prime abord, le texte de l’Actualité est d’une telle faiblesse qu’il est même discutable de vouloir interagir avec celui-ci. En quelque sorte, il vaut mieux ignorer ce genre de truc plutôt que de leur donner l’importance qu’il ne mérite pas. Mais, j’ai cru que l’exercice serait quand-même profitable, puisque ce genre de discours est commun, peut-être mes commentaires pourront aider d'autres à mieux se situer.
Bien que j’y adhère, je ne compte pas défendre ici l’inerrance des Écritures ou la fiabilité historique de la Bible. Je ne défendrai pas non-plus l’historicité de Jésus (vous pouvez aller sur Wikipédia pour ça), mon seul propos ici étant d’exposer la faiblesse de la thèse mythiste.
Pour des raisons de simplicité, j’ai cité la totalité de l’article de l’Actualité et j’ai placé mes commentaires sous les paragraphes.
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Paragraphe 1 : « Jésus n’a jamais existé. Bart Ehrman, grand spécialiste américain du Nouveau Testament, lance ce gigantesque pavé dans la mare alors que de nouvelles découvertes liées à la science de la mémoire jettent le doute sur l’existence de l’un des piliers de la religion catholique. » 
  • Dès l'ouverture, on constate que l’auteur Hugo Prévost n’a même pas lu les ouvrages d’Ehrman, étant donné qu’Ehrman ne dirait JAMAIS que Jésus n’a pas existé. Il dirait plutôt que le Jésus historique est très différent du Jésus de la foi. Ça illustre le faible travail journalistique de cet article. Plutôt que d'aller vérifier la source "primaire," l'auteur se contente de reprendre les affirmations du Maclean's. La version de ce dernier magasine est 'moins pire,' mais néanmoins écrite d'une façon qui laisse penser qu'Ehrman est un mythiste, alors qu'une lecture attentive permet de comprendre que l’article défend plutôt les thèses marginales de Richard Carrier, d’où cette grossière erreur dans ce premier paragraphe. Donc non, la thèse du nouveau livre d’Ehrman (qui vient de paraitre ce 1er mars) ne fait pas cet argument.
Paragraphe 2 : Curieux à propos de la véracité des messages rapportés dans les Évangiles — pour la plupart écrits plusieurs décennies après la date présumée du décès de Jésus —, Bart Ehrman a tenté de déterminer si la mémoire orale permettait effectivement de transmettre des faits efficacement, sans que le message central soit modifié avec le temps.
  • La question soulevée est valable. En effet, les évangiles ont été écrits de 3 à 4 décennies après la crucifixion de Jésus. Mais, l’auteur cherche à créer une fausse catégorie. Que la mémoire orale permette ou ne permette pas de transmettre des faits efficacement n’a peu ou pas de pertinence quant à la transmission du message central. En rapportant l’affirmation de cette manière, il cherche à forcer son lecteur à adhérer à sa conclusion. « Évidemment, tout le monde sait que la mémoire est une faculté qui oublie, donc forcément Jésus n’a jamais existé! » La conclusion ne suit pas sa prémisse... C’est de la haute voltige fallacieuse.
Paragraphe 3 : « Auteur de l’ouvrage Jesus Before the Gospels: How the Earliest Christians Remembered, Changed, and Invented Their Stories of the Savior (Jésus avant les Évangiles: comment les premiers chrétiens ont conservé, modifié et inventé leurs récits du Sauveur), le chercheur s’appuie sur le fait que la mémoire est une faculté qui oublie pour affirmer qu’il est impossible que Matthieu se souvienne exactement des paroles du Christ lors du Sermon sur la montagne, par exemple, alors qu’il en a écrit le compte rendu 50 ans plus tard. »
·         D’abord ce n’est pas 50 ans, c’est entre 30 à 40 ans. De plus, les sources les plus antiques  sur Jésus ne sont pas les évangiles, mais les lettres de Paul. Les plus anciennes se datent à la moitié des années 40. Tout-à-coup, le fossé passe de 40 à 15 ans.
·         Aussi, cette affirmation présume qu’il n’y avait pas de sources littéraires derrière les évangiles. Par exemple, le fait que Matthieu/Marc/Luc aient 296 versets en commun (Marc a en tout 661 versets) et que Mathieu et Luc partage 250 versets en commun démontrent uneque ces trois évangiles se basent sur une source littéraire antérieure.
·         Également, la thèse d’Ehrman est essentiellement que les ‘traditions’ qui circulaient à propos de Jésus après sa mort étaient volatiles (comme le jeu du téléphone). Donc, il serait impossible de faire confiance à ce que nous avons dans nos évangiles. Si on lui concède sa prémisse (que les histoires concernant le Jésus historique ont ‘grossi’ au fil des ans) la conclusion présentée dans l’article est tout simplement fausse. Comme mentionnée précédemment, même si les détails de l’histoire divergent, l’essence demeure la même.
·         Enfin, inversement à ce que l’Actualité prétend, Ehrman n’est pas le premier à avoir étudier le phénomène de la transmission oral (voir JDG Dunn, Richard Bauckham, Richard McIver, Ken Bailey). 
Paragraphe 4 : Pour prouver ses dires, Bart Ehrman fait référence à plusieurs expériences psychologiques où des participants, interrogés à propos d’un événement, se mettent rapidement à «inventer» des souvenirs pour, entre autres, adopter un point de vue qui leur convient. On n’a qu’à penser aux «foules de musulmans du New Jersey célébrant les attentats du 11 septembre 2001», un faux «souvenir» évoqué par Donald Trump et dont se souviennent pourtant ses partisans, malgré le fait que cela ne se soit jamais produit. Idem pour le principe antédiluvien du téléphone arabe, dont le message final est bien souvent très différent de l’énoncé d’origine. Ou les témoins oculaires, dont la fiabilité laisse à désirer. Soudainement, l’idée de Jésus marchant sur l’eau ressemble davantage à une histoire embellie qu’à un véritable miracle. »
·         L’argument est très faible ici, parce qu’il n’y a aucune comparaison entre la corruption de la mémoire à propos d’éléments de souvenirs marginaux (la couleur de ma chemise lors du 11 septembre 2011) et l’élément central (que les tours jumelles se sont écroulées cette journée là).
·         Supposons que les disciples aient inventé inconsciemment un paquet de truc sur Jésus à cause de la mémoire orale. Ce que l’auteur fait ici est insidieux: en discréditant un événement en tant « qu’une histoire embellie, » il déboule une pente fatale pour arriver à faire douter de tout. La réalité est beaucoup plus complexe. 
Paragraphe 5 : « Aux yeux de Bart Ehrman, cette tendance naturelle à la mutation des faits au fur et à mesure que ceux-ci sont transmis confirme que les Évangiles sont remplis de souvenirs «transformés» — et donc faux. »
·         Il s’agit d’une grossière fausse dichotomie. Pour les fins de la discussion, supposons que les évangiles ont été victimes de « cette tendance naturelle à la mutation des faits au fur et à mesure que ceux-ci sont transmis. » Donc que ce qu'on aurait dans les évangiles serait un gros tas d’histoire embellie. Même dans ce cas, l’essence de l’histoire devrait être intacte. Que j’aille porté du rouge ou du vert le 11 septembre est un détail; que les tours jumelles se soient effondrées est essentiel. Le fait que mes souvenirs du 11 septembre soit corrompus par l’accrétion de faux souvenirs ne change absolument rien à la véracité de l’histoire.
Paragraphe 6 : « D’ailleurs, les premiers chrétiens semblaient au courant de ce risque. Ce n’est pas pour rien que Paul, dans son Épître aux Galates, prend la peine de souligner que ses enseignements ne lui sont pas parvenus par un chemin tortueux, mais plutôt directement «par la révélation» de Jésus-Christ. »
·         Il s’agit d’un faux lien de causalité. La raison pour laquelle Paul dit ceci, ce n’est pas qu’il se méfiait des dangers de l’oralité, mais c’est qu’il n’avait jamais côtoyé Jésus. Il affirme que son lien avec Jésus provient (1) d’une révélation directe : « car je ne l’ai reçu ni appris [l’évangile] d’un homme, mais par une révélation de Jésus Christ » (Gal 1:12) et (2) de ses contacts avec les apôtres : « Trois ans plus tard, [circa 36 AD] je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas [Pierre], et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur » (Gal 1:18-19).
·         L'explication plus probante est que les apôtres ont rédigés leurs « mémoires » alors qu’ils sentaient que leur vie était dans un grand danger, dans les années 60 lors de la persécution sous Néron.
Paragraphe 7 : « Selon des anthropologues, les souvenirs communs d’un groupe sont encore plus sujets à modifications. Si un membre dominant du groupe offre une version différente des faits, cette interprétation n’est souvent pas contestée par les autres membres et est adoptée telle quelle. »
·         Encore une fois, cette remarque est impertinente quant à l’essence du Christianisme. Y-avait-il 1 ange ou 2 anges quand les disciples ont découverts le tombeau vide? Ce qui est vraiment essentiel, c’est que le tombeau était vide.
Paragraphe 9 : « Toujours au dire du chercheur, des détails particuliers sont souvent ajoutés aux histoires bibliques, puisque ce sont ces «petits plus» qui leur confèrent un aspect véridique. Plus on s’éloigne des Évangiles présentés dans la Bible — dont le contenu a été «officialisé» aux IVe et Ve siècles —, plus l’existence du Christ est remise en question. L’exemple du procès intenté par Ponce Pilate et la crucifixion qui a suivi est révélateur. Selon l’Évangile de Pierre, déclaré «non authentique» par les autorités chrétiennes, ce n’est pas ce préfet de Judée qui a signé l’ordre d’exécution de Jésus, mais plutôt le roi Hérode. D’autres textes parlent plutôt d’un Christ décédé à l’aube de la cinquantaine, ce qui situerait sa mort vers les années 40 de notre ère. Or, Pilate aurait été renvoyé à Rome en 36 ou 37…
·         Le contenu des évangiles n’a pas été « officialisé » au 4e et 5e siècle. En disant ceci, il laisse sous-entendre que le texte des évangiles est une construction de l’Église catholique. C’est démonstrativement faux, puisque nous détenons des manuscrits ANTÉRIEURS à cette date. Par exemple, la copie entière la plus antique de l’évangile de Marc se nomme P45 et est généralement datée circa 225 AD. Le fragment le plus ancien de Jean est P52, datant alentour 125 AD. Ce fossé est beaucoup moins large que celui entre l'original et le manuscrit de la grande majorité des ouvrage classiques dont l'historicité n'est aucune remise en question par les historiens, par exemple la copie la plus ancienne de "Histoires" de Hérodote (484-425 BC) date du 10e siècle AD (voir cet article qui cite une abondance de sources premières). 
·         L’évangile de Pierre est un document pseudépigraphique (qui porte le nom d’un auteur qui ne l’a pas composé) rédigé probablement entre 150-200 AD, donc au minimum 100 ans après les quatre évangiles du canon. L’évangile de Pierre contient différents détails de Matthieu/Marc/Luc, de l’Apocalypse ainsi que d’autres ‘traditions.’ Que l’évangile de Pierre contiennent des éléments de ces sources démontrent qu’il fut écrit après celles-ci. De plus, ce document exonère Pilate (un romain) dans sa responsabilité dans la mort de Jésus et blâme plutôt complètement sur les juifs : ceci révèle que cette évangile provient d’une période où le christianisme ne se sentait plus affilié au Judaïsme, mais ne voulait pas que Rome soit blâmé pour la mort de Jésus (lire davantage ici en anglais). De mettre le témoignage de l’évangile de Pierre en comparaison avec celui de Matthieu/Marc/Luc/Jean est similaire à comparer nos souvenirs du 11 septembre 2011 avec les travaux d’histoire de 4e année que les écoliers de 2116 feront.
Paragraphe 10 : « Autre exemple, pour les Nazoriens, secte de chrétiens de la première heure dont l’existence est évoquée par des chercheurs du IVe siècle de notre ère, Jésus est mort un siècle avant les Évangiles bibliques, soit vers 70… avant Jésus-Christ!
·         Exemple similaire à l’évangile de Pierre. On utilise une source ultérieure (Épiphane de Salamine, circa 380 AD.) comme si son témoignage équivalait à celui d’une source contemporaine. Épiphane n’est pas un « chercheur. » C’est un chien de garde de l’orthodoxie de l’Église qui fait un catalogue d’hérésies. Il rapporte les croyances qu’allègent ce groupe sectaire. Son ouvrage s'intitule d'ailleurs la "Panacée [contre les hérésies]." 
Paragraphe 11 : « La majeure partie du Nouveau Testament est aussi dénuée de preuves historiques de l’existence du Christ. Les lettres de saint Paul, fortes de près de 20 000 mots, mentionnent Jésus à plus de 300 reprises, mais jamais pour parler de sa vie, de ses actions ou de ses souffrances. Paul ne fait pas non plus référence au Christ en s’appuyant sur le témoignage d’un autre apôtre. »
·         Au contraire, le NT est un témoignage vibrant qu’il y a eu un certain Jésus qui a affecté un groupe de juifs dans l’Israël du 1er siècle. En effet, sa vie n’est que peu abordé dans les lettres de Paul (d’ailleurs, même les évangiles n’abordent à peu près pas la vie de Jésus; ses enseignements, ses controverses, ses miracles et sa passion sont rapportés; mais il n’y a presqu'aucun détail biographiques),  ce qui révèle en effet que c’est vraiment la crucifixion et la résurrection de Jésus qui est l’élément fondateur du christianisme.
·         La dernière phrase est fausse. Une lecture du livres des Actes et des lettres de Paul démontre le contraire.
Paragraphe 12 : « Un autre chercheur biblique, l’Américain Richard Carrier, auteur d’On the Historicity of Jesus: Why We Might Have Reason for Doubt (L’historicité de Jésus: pourquoi il est permis d’avoir des doutes), avance l’hypothèse que la période de la vie du Christ correspond à une époque de profonds changements religieux dans ce qui est aujourd’hui Israël. Entraînés dans une révolte populaire contre l’élite du Temple de Jérusalem, plusieurs groupes ont opposé une réponse religieuse à cette lutte. L’un de ces groupes aurait eu l’idée d’un être céleste fait de chair, tué par les forces du mal dans un sacrifice dépassant les rites juifs de l’époque, puis revenu d’entre les morts, et qui réapparaîtra bientôt pour sauver les fidèles.
·         C’est ici que l'idéologue principal de l’article est révélé : Richard Carrier, le principal défenseur de la théorie mythiste.
·         L’explication de Carrier est une pure conjecture et n'a aucune puissance explicative.  C’est comme si l’Actualité publiait un article intitulé « 15 raisons pourquoi les Reptiliens sont la cause de l'effondrement des tours jumelles lors du 11 septembre 2001. »
Paragraphe 13 : « Comme le veulent les théories sur l’«amélioration» de la mémoire, cette idée du Christ a rapidement été «embellie» pour attirer davantage de croyants, croit Richard Carrier. »
·         Encore une fois, une fausse dichotomie : « parce qu’il y a eu embellissement, tout est faux.» C’est jeter le bébé avec l’eau du bain.
Paragraphe 14 : « L’idée que le Christ ne serait qu’un mythe gagne en popularité chez les athées et les agnostiques, mentionne Bart Erhman. Si elle réussissait à gagner des adhérents chez les chrétiens, «cela porterait un coup» à la foi catholique, dit-il. »
·         Ehrman est mal cité ici, puisque lui-même affirme que la communauté athée se tire dans le pied en s’associant avec la thèse mythiste puisque celle-ci va complètement dans le sens contraire des documents historiques que nous avons. De par la quantité, la qualité, la variété et la proximité temporelle entre nos sources et la vie de Jésus, être mythiste révèle des présupposés sceptiques qui n'ont rien de tenable. Si l'on renie l'historicité de Jésus, alors il faut jeter aux poubelles absolument tout ce que l'on croit savoir sur le monde antique.


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Voici les faits :
(1) En 2016, le Christianisme existe.
(2) Dans les années 30 AD, un certain prophète galiléen ayant attiré des disciples par ses enseignements, Jésus, fut crucifié.
(3) Ces disciples commencèrent à vénérer Jésus, à lui chanter des hymnes, à prier en son nom, à modifier leur application de la loi de Moïse, à célébrer le repas du Seigneur (manger la chaire et boire le sang de Jésus!) et à adorer Dieu non pas durant le sabbat, mais lors du premier jour de la semaine. Le stricte monothéisme du Judaïsme se transforma en quelque chose de complètement différent! Mais qu’a pu amener cette mutation? Les premiers chrétiens adorèrent Christ parce qu'ils étaient certains que ce Jésus était ressuscité et leur était apparu.
(4) Notre source crédale (relatif à un crédo; 1 Cor 15) la plus ancienne rapporte que l’essence du christianisme, ce n’est pas la température qu’il faisait dans le tombeau le dimanche matin quand les femmes se sont rendus à la tombe. L’essence du christianisme, c’est la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus Christ. Quoiqu’on dise à propos de la mémoire orale, dans 60 ans je vais encore me souvenir que les tours jumelles se sont effondrées. Dans les années 60s AD, les évangélistes se souvenaient de la mort et de la résurrection de Jésus.

La lettre de Paul à l’église de Corinthe contient ce crédo, qui nous ramène à 45 AD. Peut-être que les premiers disciples de Jésus ont été victimes d’une hallucination collective. En tous les cas, il est impossible de renier qu’il CROYAIT qu'un Jésus était ressuscité.

Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;
4 qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;
5 et qu'il est apparu à Céphas, puis aux douze.
6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
8 Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton;
[...]
12 Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts?
13 S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité.
14 Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.
15 Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.
16 Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscité.
17 Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,
18 et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.
19 Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.

Voici, nous sommes dimanche. Le tombeau est vide. Christ est ressuscité. Vous n’êtes peut-être pas prêts à acheter la résurrection, mais le minimum de l’honnêteté intellectuel requière de considérer que Jésus fut un prophète galiléen du 1er siècle, qu'il fut mis à mort sur une croix, et que ses premiers disciples allégèrent que Jésus leur était apparu après sa résurrection, y croyant au point d'être prêt à mourir pour cette affirmation.


Marc-André Caron

dimanche 13 mars 2016

Comment était l’église aujourd’hui?

Depuis l’âge de 9 ans, je me rend chaque dimanche dans une assemblée locale pour voir ma ‘famille,’ chanter des cantiques, prier, prendre le repas du Seigneur et entendre la Parole prêchée. Les mêmes chants reviennent. Le même genre de prière est offert. Le même repas du Seigneur est pris. La même Bible est prêchée depuis 2000 ans. L’Église est le seul club de lecture qui lit le même livre à toutes les semaines... depuis toujours. 
Si c’est toujours la même chose, pourquoi continuer? Après 200-300 fois, le message devrait être compris. Puis, pourquoi ne pas faire les choses différemment?
[...]
En moyenne, depuis que je suis au Texas (bientôt 2 ans), 6 de mes 7 déjeuners par semaine consistent en un bol de Raisin Bran avec un peu de yogourt de grec. J’aime le goût, la préparation et l’ingestion est très rapide, ça comble ma faim jusqu’au diner et ça me donne une quantité appréciable de fibres.
Ce n’est rien d’exotique, mais le but recherché est largement accompli.
[...]
Je suis égocentrique, prompt à condamner les autres et convaincu que je suis meilleur que tout le monde. C’est dans mon naturel. Ça me revient à tous les 3-4 heures. Parlant de 3-4 heures, c’est à peu près le temps entre satiété et faim.
J’ai besoin de me décentrer de moi-même en me recentrant sur la croix, là où mes perspectives difformes sont recadrées à l’angle du crucifié; la victoire de l’amour sur la haine, le triomphe de la vie sur la mort, la sainteté sur le péché. Le naturel qui revient au gallot n’aura pas le dernier mot, il est mis à mort constamment. À coup d’hymnes, de pain brisé, de « saints baisées » et de prières. J’y vais, j’offre mes louanges à Dieu et au final je repars avec des Tupperware remplis.
Donc oui, toujours continuer, même après 300 fois. Je déjeune toujours et c’est pas demain la veille que j’arrêterai.
[...]
Comment était l’église/le service/le culte aujourd’hui? Il est possible que le sermon ait été dure à suivre. Il est possible que Pierre-Jean-Jacques ait encore prié la même prière ou partagé son épitre préféré. Probablement que le même évangile fut prêché. Surement que le cantique #15 fut chanté pour 120,000ième fois. « Seigneur, que n’ai-je ... »
Le propre des gens qui se plaignent du menu, c’est d’avoir de quoi à manger. Il est très rare de voir des affamés rechignées sur ce qui est offert.
Au bas mot, même si ton église est la plus ‘plate’ au monde par la vertu d’être composé de 12 nonagénaires, il en reste que c’est la plus merveilleuse de par celui qui y est célébré : Christ. Si il est là, ça va être correct. Si il est là, ça va me sortir de moi-même. Ça suffira amplement pour répondre au besoin de ma maigreur chronique. J’ai la peau sur les os ça fait peur. Ce n’est pas important que ce soit souvent la même chose : je ne me passerai jamais de manger. Donne m’en plus, donne m’en toujours.

Que j’aie faim de ta Parole! Que je me rassasie en toi, mon Dieu! 

*On parlera de varier le menu une autre fois - je ne fais pas de fausse opposition entre le message et la créativité.

Quelques nouvelles et requêtes de prière
La semaine dernière était une semaine de conférence sur l’évangélisation planétaire. Cette semaine je suis en semaine de lecture! J’espère accomplir beaucoup de trucs.
Requêtes : (1) discipline, acuité intellectuelle, passion; (2) grandir en amour, grâce et service; (3) préparation de mes notes de cours pour 1-2 Pierre que j’enseignerai à PdV Sherbrooke en mai.
Merci beaucoup de votre support, de vos prières et de vos encouragements. C’est toujours avec énormément de gratitude que j’entame chaque journée à DTS. Merci de m’avoir lu
Marc-André Caron