dimanche 18 septembre 2016

Pourquoi ‘l’amour’ n’est pas un bon résumé du message de base du Nouveau Testament?

Récemment, je lisais « The Moral Vision of the New Testament » (Richard B. Hays). Le but de Hays dans son livre est d’offrir un cadre dans lequel le Nouveau Testament (NT) peut être synthétisé de façon cohérente pour guider l’Église dans ses décisions. Il avance que son entreprise est nécessaire, puisque comme sa grand-mère disait « le diable aussi cite la Bible pour supporter ses propres buts. » Les chrétiens se reconnaissent bien là-dedans: par moment on peut avoir l’impression que des positions opposées sont tenues par des gens se réclamant tout autant de l’autorité de la Bible.
En se basant sur des images qui sont présentes dans tout le canon du NT et qui synthétisent efficacement ses thèmes centraux, Hays suggère trois « images focales » pour guider les réflexions éthiques dans l’Église : la communauté (i.e., de l’Église), la croix et la nouvelle création. Il poursuit en soulignant quelque chose de très intéressant: « certains lecteurs seront surpris de trouver que je n’ai pas proposé l’amour comme thème unificateur pour l’éthique du Nouveau Testament ».
Il poursuit : « il est souvent supposé que l’amour est le message de base du Nouveau Testament. En effet, les lettres de Paul, l’évangile de Jean et les épitres de Jean soulignent de façon explicite l’amour comme un élément distinctif de la vie chrétienne : il s’agit de « la voie par excellence » (1 Cor 12:31-13:13), de « l’accomplissement de la loi » (Rom 13:8), du nouveau commandement de Jésus (Jean 13:34-35), et la révélation du caractère de Dieu qui doit être reflété dans les relations à l’intérieur de la communauté des croyants (1 Jean 4:7-8) ».
L’amour est-il le message de base du Nouveau Testament? Hays donne quelques raisons pour lesquelles le concept de l’amour n’est pas adéquate pour résumer la vision morale du NT (et ainsi guider nos consciences). Je vous en partage deux:
(1) D’abord, c’est que l’amour n’est pas une image : « plutôt, il s’agit d’une interprétation d’une image. » Il poursuit : « ce que le Nouveau Testament signifie par ‘amour’ s’incarne concrètement dans la croix.  Comme 1 Jean 3:16 le déclare avec simplicité : « Voici comment nous avons connu l'amour: Christ a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères et sœurs » (SG21). Le sens du mot ‘amour’ est donné pleinement et exclusivement par la mort de Jésus sur la croix; en dehors du récit de cette image, le mot n’a pas de sens. Ainsi, ajouter l’amour comme une quatrième image serait non seulement superflu, mais ce serait aussi d’aller dans la direction d’une abstraction conceptuelle, loin de l’image spécifique de la croix. »
(2) Une autre raison, c’est la perte de sens du terme dans le discours populaire. « Ce terme [l’amour] a perdu sa puissance de discrimination, étant devenu une couverture pour l’indulgence. [...] On entend souvent des voix dans l’Église implorant que les demandes radicales de la vie de disciples ne soient pas présentées aux membres de l’Église, parce que la chose la plus ‘amour’ à faire est d’inclure tout le monde sans imposer de demandes sévères -- par exemple, le partage économique ou la fidélité sexuelle. [...] Le récit biblique nous enseigne que l’amour de Dieu ne peut pas être réduit à ‘l’inclusivité’ : l’amour authentique nous appelle à la repentance, à la discipline, au sacrifice et à la transformation (cf. e.g., Luc 14:25-35; Héb 12:5-13).  Nous pouvons avoir accès à la puissance de l’amour seulement en insistant que le sens de l’amour soit découvert dans le récit du Jésus du le Nouveau Testament - ainsi, dans la croix. »
Bref, je trouvais que les points de Hays étaient judicieux, puisque souvent un point de départ des gens « spirituels mais non religieux » est de croire en ‘Dieu’, puisque Dieu est amour et l’amour est Dieu. Bien que cela sonne quasi-biblique, c’est dans les faits antichrétiens. Pour l’Église, l’amour a toujours une forme précise, celle de la croix. La croix présume la justice de Dieu satisfaite par un sauveur parfait qui s’est donné en victime à la place de ceux qui auraient dû porter cette condamnation. C’est le supérieur qui cède son privilège pour l’inférieur. Ce n’est pas la négation de l’existence du mal et du péché par l’adoption d’une naïveté toute inclusive, c’est la réalité du péché et de ses conséquences qui est mise à mort par la mort et la résurrection du messie, Jésus. Puisque Dieu a tant aimé en envoyant son fils, ceux qui veulent être disciples de Jésus portent leur croix chaque jour.
« Voici comment nous avons connu l'amour: Christ a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères et sœurs »
1 Jean 3:16
Donc oui, l’amour résume le NT, mais seulement dans la mesure où c’est l’amour incarné dans le récit de la croix.

Quelques nouvelles et requêtes de prière :
(1) J’étais à Snyder (situé à 4 heures à l’Ouest de Dallas) la semaine passée. On m’avait invité à apporter la Parole dans un groupe jeunesse et dans un souper d’évangélisation. Merci pour vos prières, le voyage et les prédications se sont bien déroulées. Ce fut une fin de semaine bénie.
(2) Je travaille présentement sur mes applications dans différents programmes de doctorat (Dallas et U. Laval).
Requêtes: (1) discipline, passion, acuité intellectuelle et équilibre (copine, vie d’église); (2) applications pour doctorat (choisir où aller? sujet de recherche?); (3) grandir en grâce et connaissance de notre Seigneur et Sauveur.
 Merci beaucoup de me lire de votre support spirituel et matériel indéfectible.

Marc-André